Interview Loig Le Lay | Distillerie des Menhirs

Pouvez-vous nous raconter en quelques mots l’histoire de la distillerie des Menhirs ?

Daoust ha gallout a rit kontañ dimp, en un nebeud gerioù, istor strilherezh ar Peulvanoù ?

En quelques mots, l’histoire de la distillerie des Menhirs, c’est une histoire familiale d’abord parce qu’il y a eu 5 générations. Blé noir, parce qu'on est les seuls au monde à faire du whisky avec du sarrasin et du blé noir. Et indépendant parce qu’on est indépendant et puis Breton aussi parce qu'on est fiers de nos racines on est fier d'être Breton et que la culture pour nous, c'est très très important.

En un nebeud gerioù, istor strilherezh ar Peulvanoù zo un istor familh da gentañ peogwir ez eus bet 5 remziad. ed-du, peogwir omp ar re nemeto er bed o fardañ wiski gant ed-du hag ed-du.  Ha dizalc’h abalamour m’omp dizalc’h ha goude-se Breton ivez abalamour m’omp lorc’h en hon gwrizioù omp lorc’h ennomp bezañ Bret.

Est-ce que ça a toujours été une évidence pour vous de reprendre la distillerie avec vos frères ?

Daoust hag a-viskoazh eo bet anat deoc'h adkemer ar strilherezh gant ho breudeur?

Oui, aussi, bizarrement, que ça puisse paraître oui, moi, je n’avais pas de plan B, le plan A, c'était d'intégrer la distillerie. En 2004, quand j'ai intégré la distillerie, je suis rentré en tant que commercial et puis après, je me suis développé, mais pour moi en fait, c'était évident.

Ya, ivez, iskis, ma c’hallo seblantout ya, me, ne’m boa plan B ebet, ar steuñv A a oa enframmañ ar strilherezh. E 2004, pa'm boa degemeret ar strilherezh em boa distroet d'ar gêr evel kenwerzhel ha goude-se em boa diorroet, met evidon e oa splann.

Quelles sont les 3 valeurs qui vous tiennent à cœur ?

Petra eo an 3 dalvoudegezh a zalc’h ac’hanoc’h e-kreiz?

La famille d'abord parce que l'histoire de la distillerie des menhirs, elle prend ses racines à la première génération avec Françoise Le Lay en 1921, et puis bon il y a les 5 générations de distillateurs, on est 3 frères : Kévin qui est la direction, Erwan à la production et moi à la commercialisation. Le deuxième élément, c’est la tradition parce qu’on continue aussi à faire perdurer ce qu'a mis en place mon père à savoir les produits à base de pomme et puis le whisky blé noir. Et puis le troisième, c'est un peu l'héritage aussi, c'est ce qui nous a été transmis, et c'est ce qu'on essaye de véhiculer tous les jours du mieux qu'on peut, donc voilà ces 3 mots-là.

Ar familh da gentañ peogwir eo istor strilherezh ar peulvanoù, kemer a ra he gwrizioù er rummad kentañ asambles gant Françoise Le Lay e 1921, ha goude :  Kevin zo er renerezh, Erwan er produiñ ha me er gwerzhañ. An eil elfenn eo an hengoun rak kenderc’hel a reomp ivez da lakaat da badout ar pezh a oa bet lakaet war-sav gant ma zad : ar produioù dre avaloù ha goude-se ar. Hag an 3de, un tammig an hêrezh ivez, an dra-se zo bet roet dimp, hag an dra-se a glasker kas bemdez ar muiañ ma c'heller, setu.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la création de vos spiritueux ?

Petra a a awen ac’hanoc’h e krouidigezh ho speredelien?

Ce qui est inspirant, c'est que c'est perpétuellement en mouvement en fait, on est un domaine qui est très particulier, les spiritueux, c'est un monde d’entreprise très particulier que beaucoup de gens ne comprennent pas forcément ou se disent que c'est beaucoup de préjugés. En tout cas moi ce qui m’intéresse et ce qui me plaît, c'est la création, c'est de toujours se remettre en question, c'est toujours d'innover, de trouver des collaborations. Et puis pour moi l'enjeu aussi, c'est de rester à la pointe. Au niveau des whiskys français, on est la deuxième plus vieille distillerie à faire du whisky en France avec du blé noir, on a beaucoup de choses à dire on a même sorti un livre en 2021 pour célébrer les 100 ans de la distillation au sein de la famille donc c'est tout un patchwork de plein de choses.

Ar pezh zo awenus eo ez eo bepred o fiñval, ez eo un dachenn dibar-kenañ, ar speredelezh, ez eo ur bed embregerezhioù dibar-kenañ. Daoust da se on dedennet gant ar pezh a blij din, ar pezh a blij din eo ar c’hrouiñ, dalc’hmat en em soñjal, dalc’hmat eo neveziñ, Ha ret eo din ivez chom er penn a-raok.  Evit a sell ouzh ar wiski e Frañs ez omp an eil strilherezh koshañ da fardañ wiski e Frañs gant ed-du. Kalz traoù zo da lavaret hon eus embannet.

Pourquoi avez-vous choisi le nom Eddu pour vos whiskys ?

Perak ho peus dibabet an anv Eddu evit ho whiskys?

Eddu ça veut dire blé noir en Breton.

Eddu a dalvez kement ha ed-du e brezhoneg.

Quelle est la différence entre travailler avec du blé noir et de l’orge dans la fabrication des whiskys ?

Petra eo an diforc’h etre labourat gant gwinizh-du hag heiz evit fardañ wiski?

Dans la fabrication, le blé noir a 4 fois moins de rendements que l'orge donc ça coûte 4 à 5 fois plus chères la tonne de blé noir par rapport à la tonne d'orge. En plus le blé noir à 4 fois moins de rendement alcoolique par rapport à l'orge donc concrètement, on peut dire que faire du whisky de blé noir ça coûte 10 fois plus cher que de faire du whisky d'orge. Par contre là où on va gagner, c'est en quantité et qualité aromatique, on va avoir des whiskys beaucoup plus fruités, beaucoup plus doux.

Evit fardañ ed-du e vez gwerzhet 4 gwech nebeutoc'h eget an heiz, setu e koust 4 pe 5 gwech muioc'h an donennad ed-du Ouzhpenn ar gwinizh-du ez eus 4 gwech nebeutoc'h a dour alkoolek e-keñver an heiz, e c'heller lavaret ez eo 10 gwech keroc'.  Er c'hontrol, el lec'hioù ma vo gounezet, e-keñver ar c'hementad hag ar c'halite frondus, e vo gwisket wiski kalz frouez.

Quel est votre whisky Eddu préféré ?

Petra eo ho wiski Eddu a blij ar muiañ deoc'h?

Oh ça, c'est une question qui m'est trop difficile de répondre parce que ça dépend du moment de l'année. L'hiver, je vais aller sur un tourbé, il va falloir un côté un peu plus terreux, un peu plus fumé. L'été, je vais peut-être aller plus sur du Ed Gwen qui va falloir servir un petit peu frais donc ouais ça change toute l'année, il n’y en a aucun que je renie.

Oh se, ur goulenn a zo re ziaes din respont peogwir e vez diouzh mare ar bloaz. Er goañv ez an da vont d'un taouarc'h, ezhomm a vo eus un tu douareloc'h, un tamm mogedetoc'h. En hañv, marteze ez an da vont muioc’h war an Ed Gwen a ranko servijout un tamm fresk eta ya, cheñch a ra a-hed ar bloaz, n’eus hini ebet

Avez-vous une anecdote sur la distillerie à nous raconter ?

Daoust hag-eñ ho peus un afer war ar strilherezh da gontañ deomp?

Une non, plein oui. Alors sur l'histoire de la distillerie, c'est vrai que c'était un peu les racines ou les premières graines qui ont été mises par mon père pour faire du whisky de blé noir. C'est-à-dire que dans la maison familiale en fait mon père avant de passé à l’étape supérieure bah en fait, il a fallu inventer une recette, faire des tests, et je me rappelle que quand j'étais plus jeune, encore adolescent, de voir la cuisine familiale de la maison qui était sans dessus en dessous parce qu’il y avait plein de tests partout.

Unan nann, leun-chouk ya. Neuze, diwar-benn istor ar strilherezh, ez eo gwir e oa un tammig ar gwrizioù pe ar greun kentañ a oa bet lakaet gant ma zad evit ober wiski ed-du.  Da lavaret eo, en ti-tiegezh, e gwirionez, ma zad a-raok tremen d’an tennad bah uhelañ, e oa bet ret ijinañ ur rekipe, ober arn.

Avez-vous des projets futurs, envisagez-vous des nouveaux produits ou des collaborations ?

Ha raktresoù da zont zo ganeoc'h, produioù nevez pe kenlabourioù?

Des nouveaux produits oui, des collaborations oui, mais tout ça, c'est secret. Il y a un truc quand même que je peux dire, c'est qu’il y a les comptes d’âges qui vont commencer à apparaître sur la gamme Eddu. Le diamant va passer 15 ans, Eddu Gold va passer 10 ans l'année prochaine, donc voilà une petite partie de ce qui va ce qui vous attend.

Produioù nevez ya, kenlabourioù ya, met kement-se zo ur sekred. Un dra bennak a c’hallan lavaret memes tra : ar c’hontoù oadoù a grogo da zont war wel war ar skeuliad Eddu. Ar diamant a dremeno 15 vloaz, Eddu Gold a dremeno 10 vloaz er bloaz o tont, setu aze un tammig eus ar pezh a c'hortoz ac'hanoc'h.